Le sophrologue, la bienveillance et la congruence

par | 11 Jan 2015 | Chronique d’une sophrologue | 0 commentaires

Co-création Volet 2 : Bienveillance, Congruence et Sophrologie.

 

Dans notre premier volet nous avons abordé la réalité objective et l’adaptabilité, ces éléments appartiennent aux principes fondamentaux de la sophrologie.

Dans ce nouvel épisode, nous nous proposons d’aborder la bienveillance et la congruence : de vastes notions qui constituent la base de la relation d’aide, du soin et de l’enseignement. Ceci se vit à travers « l’Alliance » : la relation entre le/la sophrologue et le /la consultant(e). Il s’agit d’un échange respectueux, particulièrement vivant et actif dans ce cadre d’accompagnement favorable.

Bienveillance et congruence s’exercent en premier lieu dans le terreau fertile de nos interactions quotidiennes ! Le plus concret de nos points de départ ! J’aimerais dire que pour nous, il s’agit d’un champ d’exercice ininterrompu d’une forme de “pleine conscience” à travers l’Ecoute du cœur. Qui « écoute » sinon soi-même ? Et d’où part, s’enracine, la qualité d’accueil de la parole et du vécu de cet « autre » sensible, sinon de nous-mêmes ?

Soigner et enseigner représentent les deux plus grandes missions humanitaires. Il est fort possible que, la plupart des professionnels ayant embrassé des carrières, médicales, paramédicales, dans l’accompagnement à la personne, dans la relation d’aide, le développement personnel, la formation, l’enseignement… etc, se sentent investis d’une mission de « sauver » l’humanité ou de changer le monde. Cette vision n’est pas toujours aussi universelle, bien sûr. Elle représente un état d’esprit : accompagner, faire grandir, permettre la vie et l’évolution vers le « mieux », le « bon », avec l’intime conviction que c’est possible !

La bienveillance :

Parfois assimilée à la gentillesse au sens noble de ce terme, la bienveillance va au-delà. Elle représente, l’accueil, la considération inconditionnelle ou le non-jugement, et la compréhension. Il s’agit d’être gentil et présent, dans l’acceptation de ce qui se dévoile. Une dimension altruiste réside dans la bienveillance. Cette notion semble complexe, elle est pourtant essentielle dans la relation d’aide. Elle peut même être considérée comme fondamentale dans toute relation.

La bienveillance, désigne la présence que j’accorde à l’autre et à la relation, dans un accueil sain et libre d’a priori, de jugement et d’interprétation personnelle.

Le cheminement personnel dans la conscience de soi, nous oriente et nous permet d’évoluer vers ce concept.

Dans un suivi sophrologique, nous observons cette capacité se développant au cours des séances. Elle est souvent aisée à acquérir dans les relations interpersonnelles et parfois, plus délicate à mettre en place avec soi-même, dans cette relation très intime que nous entretenons avec nous même. Cependant, dans l’accompagnement, la relation d’aide, le soin, le développement personnel ou la formation, le professionnel offre sa bienveillance, ce qui est essentiel. Quand il montre la bienveillance dont il est capable envers lui-même ou envers les autres, il devient modélisant dans la congruence.

La congruence :

Voilà aussi une belle notion, fondamentale dans ces professions à missions humanitaires, la congruence constitue un axe de la fameuse trilogie de Carl Rogers, les deux autres sont la considération positive inconditionnelle et l’intersubjectivité, cette dernière, peu connue, désigne définit la capacité à créer au sein d’une relation un espace vivant mis en commun. Nous abordons ainsi le thème de l’interdépendance souligné par les bouddhistes.

La congruence, ce terme d’abord mathématique, se situe au croisement entre la cohérence et l’authenticité. Elle nous offre l’opportunité d’un heureux et harmonieux défi personnel : suis-je ce que je prétends être ? Ce que je crois être et pense se reflète-t-il dans mes actes et dans ce qui les motive ? Suis-je dans une agréable et superficielle image de moi ou me suis-je engagé(e) dans la perspective profonde d’une adéquation à moi-même pour mieux rencontrer autrui, mon “prochain” ? Qu’ai-je investi de moi, en toute nudité et simplicité, “accord du cœur”, dans cet échange ? Suis-je en train de chercher “quoi répondre” (qu’est-ce qui m’anime dans cette attitude ?) à ce que l’on m’exprime ? Ou me situé-je dans l’accueil et l’écoute d’un vécu ? (Cela n’exclut pas d’y discerner différents niveaux et qualités d’expression. L’écoute bienveillante n’est pas dénuée de discernement !)

En tant que sophrologue, suis-je dans la mise en pratique des « Valeurs »* que je prône et enseigne ?

La congruence représente l’expérience d’un équilibre, d’une harmonie qui se créent quand concordent l’expression de soi, la conscience de soi, les pensées et les comportements. Une sorte d’alignement subtil, une sensation de complétude de soi en parfait accord avec nos valeurs fondamentales.

« Le terme « congruent » est un terme que j’ai pour décrire comment j’aimerais être. Je veux dire par là que, quel que soit le sentiment ou l’état d’esprit que je serais en train de vivre, il s’harmoniserait avec la conscience de cette attitude. Quand cela est vrai, je suis alors une personne unifiée ou intégrée, à ce moment là, et de ce fait, je peux « être » quoique profondément « je sois ». » Carl Rogers

Il s’agit d’un merveilleux “chemin de vie” à travers une recherche toujours plus fine de l’adéquation entre notre monde intérieur, notre relation à nous-mêmes et avec les personnes qui nous entourent, que nous croisons ou accompagnons.

Pour conclure la bienveillance et la congruence s’inscrivent assurément dans le bien-être, apportant sérénité avec soi et avec tout ce qui nous entoure.

Le sophrologue se fait, dans une pratique sérieuse et pertinente, le représentant de ces notions tant dans sa façon d’exercer, que dans la possibilité, de communiquer une ouverture vers une manière d’être authentique, que chacun des sophronisants saura s’approprier et investir dans sa propre vie.

pour le plaisir de travailler ensemble!

*Nous reviendrons sur les “Valeurs” dans le troisième et dernier volet de cette série d’articles.

Vous en trouverez une définition dans : “l’enfant et la sophrologie” de Sylvie Condesse :

En sophrologie, les Valeurs désignent ces énergies qui nous meuvent et nous structurent, nous poussent vers l’avant et le meilleur de nous-mêmes. On les réveille à travers le 4e Degré de la sophrologie. Il est possible de les assimiler à des idéaux. – Il m’importe de préciser qu’une Valeur ne peut en aucun cas être une idéologie préjudiciable à un groupe humain ni à des individus. La meilleure formulation que j’ai trouvée est : « pour le bien de tous les êtres« … Nous croyons qu’en chaque Valeur brille une étincelle d’altruisme.
 
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